Libye 2012 enfermement et traque aux migrants
Publicado26 Jun 2012
Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) - Migreurop - Justice sans frontières pour les migrants (JSFM)
À l’issue d’une mission d’enquête qui s’est déroulée en Libye du 7 au 15 juin 2012, nos organisations dressent un constat très inquiétant du traitement infligé aux migrants dans le contexte de confusion qui règne actuellement dans le pays.
Riche de ses ressources pétrolières et peu peuplée, la Libye de Kadhafi recourait massivement à la main d’œuvre étrangère pour faire fonctionner son économie. Plus de six mois après la fin du conflit armé, qui avait provoqué la fuite de centaines de milliers de migrants vers la Tunisie, l’Égypte et les pays subsahariens, les migrants et réfugiés qui se trouvent en Libye aujourd’hui font l’objet de graves violations de leurs droits fondamentaux.
Alors que la situation du pays n’est pas encore stabilisée et qu’il n’existe pas de pouvoir central capable d’assumer la gouvernance de la Libye, des milices armées se sont adjugé la « mission » et le pouvoir de gérer la question des migrants, hors de toute légalité. À travers le pays, ces milices contrôlent, arrêtent, et enferment des étrangers dans des camps de rétention/détention improvisés. Au nom d’une prétendue préoccupation sécuritaire qui justifierait le « nettoyage des illégaux », ces groupes armés procèdent à de véritables « traques » aux migrants, en prenant essentiellement pour cible les ressortissants d’Afrique subsaharienne.