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Abdelwahab Meddeb (1946-2014)

Published7 Nov 2014

Abdelwahab Meddeb (1946-2014) foi um nome de referência na reflexão sobre a cultura árabe e a sua relação com a Europa. Nascido na Tunísia, radicou-se em França, onde se destacou como escritor, ensaísta, poeta, tradutor, editor e professor. É autor de vinte livros, de que são exemplo La maladie de l’Islam ou L’exil occidental e ensinou Literatura Comparada na Universidade de Paris X-Nanterre.  Director do jornal Dédale, foi também, entre 1974 e 1987, editor nas Editions Sindbad onde divulgou obras clássicas de língua árabe e persa.  Era autor do programa semanal "Cultures d'Islam" na rádio France Culture, que lhe presta homenagem e lhe dedica o programa La Grande Table

Abdelwahab Meddeb esteve no Próximo Futuro em 2012, onde falou sobre as primaveras árabes. O livro Grandes Lições. (Vol 1), inclui o seu texto "Depois da Primavera Tunisina: o futuro da liberdade na alvorada do conflito entre laicos e islamistas"

O que hoje acontece na Tunúsia é da responsabilidade de Habid Burguiba, o homem que criou um Estado «educador do povo» (rousseau), com o objectivo de lhe proporcionar o grau de instrução necessário, tendo em vista a disseminação de uma cultura democrática, sem a qual o advento da democracia pode ser desviado (como assistimos actualmente) porque, em democracia, os homens e as mulheres têm uma voz activa. Para que o espírito da liberdade de faça sentir na comunidade, é essencial que todos os votantes tenham a consciência de que são capazes de decidir sobre o que consideram ser o bem comum a partilhar com os outros, servindo-se apenas do livre arbítrio. Enquanto esteve no poder, Habid Burguiba não chegou a por em prática as etapas que conduzem de um Estado autoritário, que instituiu a cultura da liberdade, a um Estado democrático, que assegura o seu exercício. 

Sobre o tema das primaveras árabes, deu várias entrevistas:

Jeune Afrique : Commençons par les causes de ce "printemps arabe". Quels sont les facteurs qui ont conduit à ces révolutions ?

Abdelwahab Meddeb : En Tunisie, comme dans les autres pays arabes, nous n’étions plus dans une tyrannie mais dans une oligarchie au sens où Averroès l’entendait : le « gouvernement des vils », c’est-à-dire un pouvoir mû par les mauvaises passions, la concupiscence et la corruption. Les gens en ont tiré une grande lassitude, mais le plus surprenant c’est qu’en Tunisie la révolution n’ait pas eu lieu plus tôt.

Pour comprendre cet état de fait, il faut se référer au modèle mécaniste appliqué aux pays arabes par Emmanuel Todd et Youssef Courbage* : la croissance du taux d’alphabétisation combinée à la maîtrise de la natalité a pour conséquence l’affranchissement des femmes et la libération de l’énergie féminine. Partout dans le monde, la conjonction de ces deux facteurs produit inéluctablement un processus démocratique. Pas en Tunisie, car la très forte endogamie a détourné l’énergie collective de l’espace public, d’où un retrait par rapport au désir de démocratie. Mais la jeune génération de la blogosphère a su se forger une nouvelle socialité par son ouverture sur le monde et des solidarités nouvelles, ce qui lui a permis d’avoir ce rôle décisif.

Le schéma égyptien est-il différent ?

Le rôle de l’armée rend la situation autrement plus complexe en Égypte. Après le coup d’État de 1952, elle a opéré une restructuration intégrale de la société et constitue aujourd’hui l’armature autour de laquelle tout s’organise. Avec la promotion du libéralisme voulue par Moubarak, elle est devenue très entreprenante. On a ainsi une trentaine de généraux qui se sont partagé le territoire et se comportent en « seigneurs de guerre » : l’armée ne lâchera jamais l’État en Égypte. Selon mes informations, elle mènerait des négociations très avancées avec les Frères musulmans pour s’assurer une majorité relative au gouvernement et garder le contrôle du pouvoir. C’est ce qui met en colère les jeunes de la place Al-Tahrir, qui estiment qu’il n’y a pas de changement.

Le Jeune Afrique, 6/5/2011 

A publicação dedicada a Literatura, Filosofia, Política e Artes, La règle du jeu, publica, em sua homenagem, dois poemas do autor.

Ecrire en archipel

Jeu d’enfant

Sauter d’une roche à l’autre

Roches noires vermoulues

Saillies qui sortent de l’eau

Rivière qui chante

Est-ce là que nait la langue

En laquelle se mêlent d’autres langues

D’où le créole

Que j’entends

Que je capte

Pas seulement en Caraïbe

Entre Inde Amérique Afrique

Que l’Europe rallie

Je l’entends aussi

Dans le désert de la steppe

Entre Sahara et Méditerranée

Où entrent dans les flux

L’arabe le français le berbère

Le sicilien l’andalou

Ecrire en archipel, donc

Aubrac, 21 août 2012

PS : l’écrivain est nageur

D’un seul élan

A contre-courant

Ou d’amont en aval

Hommage à Abdelwahab Meddeb, La Règle du Jeu