Abidjan, Je t'aime
Published1 Feb 2010
Par Barthélémy Toguo
Plus grande ville d'Afrique francophone, Abidjan est peu à peu saturée par des vagues de populations pauvres des pays frontaliers attirées par son essor économique et sa prospérité. Ces migrateurs s'installent au nord de l’agglomération dans les baraquements précaires d’Abobo, Attécoubé ou Yopougon, germes d'insalubrité et d’insécurité. Au sud, les quartiers de Koumassi, Port Bouët ou Treichville, s'industrialisent au galop et deviennent des zones-résidentielles. La journée à Abidjan est comparable à celle de toutes les mégapoles africaines, on y vit au rythme endiablé du bruit, de la ruche du secteur informel qui survit ici : petits marchands d'eau, de cigarettes, de beignets, cireurs de chaussures, taxis "woro-woro" ou "gbaka"... Le centre ville du "Plateau", ses grands hôtels et son architecture moderniste surplombent la Lagune Ebrié ; ils abritent le cœur financier et constituent le pivot des affaires. À la tombée de la nuit, deux pôles d'attractions s'animent de toutes les musiques et des lumières clignotantes de néons multicolores. Au sud d’abord, Marcory, le quartier aux 1000 Maquis où l'on se restaure pour quelques sous, où on vit à 100 à l'heure, où on danse au rythme du "coupé décalé", du Zouglou et du Gnakpa. Au nord, Yopougon ou "Yop City", notoire pour sa rue Princesse, bordée de boîtes de nuit, de bars, de dancings en effervescence... Chaque soir elle vibre jusqu'à l’aube, c’est l’une des rues les plus brûlantes d'Afrique.
Abidjan ? C’est la cité aux mille visages qui nous emporte dans tous les mondes, affairés, cossus, noceurs ou interlopes ; elle sombre aussi dans la violence des crimes et d’une foule de délits, de tous les trafics, de drogues ravageuses qui prolifèrent aux carrefours de Koumassi, dans les ruelles d’Abobo et sur les trottoirs d’Adjamé. "Abidjan, je t’aime "